Comment voter à chaque jour et faire plier les grandes entreprises?

La démocratie représentative ne représente de nos jours qu’un semblant de démocratie tel qu’on l’entend dans notre idéal : celle de la décision par le peuple. Nous participons à des élections à chaque 4 ou 5 ans pour un choix limité de représentants qui nous font de belles promesses dont ils n’ont aucune obligation de tenir. Qui ne rêverait pas d’un système où chacun pourrait avoir le choix et orienter le comportement des grandes compagnies afin qu’elles respectent les travailleurs, l’environnement, etc.?

En fait nous l’avons déjà, et cela presqu’à chaque jours voir plusieurs fois.

Le système politique actuel est censé réguler le système économique et orienter l’activité dans l’intérêt général. Les failles démocratiques actuelles ne permettent aucunement cela puisque les décisions sont essentiellement prises dans l’intérêt des compagnies les plus influentes via les activités de lobbysme.

A chaque jour, vous pouvez avoir une action directe sur ces compagnies, et les faire contraindre à suivre des règles que vous lui dictez, et cela simplement par vos choix de consommation.

Le choix de consommation : votre vote démocratique

Les compagnies puisent leur force de l’argent. Plus elle va vendre de produits et plus son chiffre d’affaire sera conséquent. Cependant, pour vendre son produit il faut qu’il y ait des acheteurs. Sans consommateur, pas de vente et à terme c’est la faillite si l’entreprise ne réajuste pas rapidement son offre aux exigences de la demande.

La responsabilité du consommateur

Il est vrai que l’on montre du doigt facilement les entreprises pour leurs comportements non éthiques notamment lorsqu’il s’agit de baisser la qualité des produits pour en vendre plus et plus souvent. Mais réfléchissons un peu et constatons que cela a été initié pour répondre à une demande des consommateurs. Notre société est basée sur la consommation de masse, cela part du principe que nous voulons consommer toujours plus. Mais comme nos revenus ne suivent pas la même courbe que notre avidité (merci au marketing pour nous suggérer de nouveaux besoins), il faut que les produits coûtent toujours moins cher. Lorsque l’on veut réduire le prix des produits, il faut en baisser la qualité ou délocaliser la production dans les pays moins cher si l’on veut préserver les profits. En conséquence, le consommateur occidental croit faire une bonne affaire en consommant les produits les moins chers alors qu’à court terme il aura un produit de moins bonne qualité et qu’il participera à moyen terme à lui faire perdre son propre emploi.

La rationalité avant le rêve

Une décision d’achat est fortement suggérée et orientée par la publicité et le marketing. Ce sont des sciences bien éprouvés de manipulation par des mécanismes de la psychologie sociale. Un consommateur qui veut court-circuiter ces mécanismes n’a qu’une chose à faire, les comprendre pour mieux les détecter et les éviter. Ces instruments s’adressent essentiellement à notre inconscient si bien que le lien jusqu’à la décision d’achat est bien difficile à faire et l’on pense que l’achat répond directement à un besoin réel. Les décisions d’achat sont souvent automatiques et répondent à des pulsions alors qu’il faudrait faire principalement appel au rationnel (Est-ce un aliment nutritif? Contient-il des produits dangereux pour ma santé? Etc.).

Le manque d’information n’est pas une excuse

Il est de nos jours facile d’obtenir des informations sur ce qui est bon ou non pour notre corps, connaitre les produits qui polluent notre environnement, nous empoisonnent ou dégradent les conditions de travail. Le temps pour s’informer n’est pas non plus une excuse car de nombreux documentaires vidéo permettent de prendre des décisions d’achat éclairé à long terme. Il devient même de la responsabilité de chacun de réfléchir à ses choix de consommation à chaque achat sur la provenance du produit, les conditions de fabrications et ses conséquences car nous ne pouvons compter sur la fiabilité et l’intégrité de mécanismes de réglementation qui sont dirigés par des hommes et des femmes comme vous et moi dont le seul intérêt est de maximiser leur utilité individuelle (même si c’est contre l’intérêt général).

A votre prochain achat, exercez-vous à vous posez-vous ces questions :

- Pourquoi je consomme ce bien ou ce service?

- En ai-je vraiment besoin?

- Qui le fabrique?

- Dans quelles conditions?

- A quel endroit?

- Quel est l’impact de sa production sur l’environnement?

- Qui en retire les bénéfices?

- Est-ce que je suis en accord avec les valeurs de la société qui produit ce bien ou ce service?

- Si c’est un bien essentiel, est-il celui qui se rapproche le plus de mes valeurs?

- Est-ce simplement le meilleur produit pour répondre à mon besoin?